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Numéro 78 de la lettre d’information Digital Watch – avril 2023

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Baromètre

Les développements de la politique numérique qui ont fait la une de la presse mondiale

Le paysage de la politique numérique évolue quotidiennement. Voici donc les principaux développements du mois de mars. Vous trouverez plus de détails dans chaque mise à jour du Digital Watch Observatory.

Architecture mondiale de la gouvernance numérique

neutre

Les cofacilitateurs du Pacte mondial pour le numérique (PMN) ont organisé un examen thématique approfondi de l’inclusion numérique et de la connectivité afin de préparer les négociations intergouvernementales sur le PMN.


Développement durable

en progression

Le rapport 2023 de la CNUCED sur la technologie et l’innovation explore les avantages potentiels de l’innovation verte pour les pays en développement, notamment la stimulation de la croissance économique et le renforcement des capacités technologiques.

La Commission européenne a dévoilé le règlement pour une industrie « zéro net » visant à stimuler les technologies énergétiques propres dans l’UE, et à soutenir la transition vers un système énergétique plus durable et plus sûr. Elle a également adopté une nouvelle proposition visant à rendre la réparation des biens plus facile et moins coûteuse pour les consommateurs. Enfin, elle a présenté un nouvel acte visant à renforcer la résilience et la sécurité des chaînes d’approvisionnement en matières premières essentielles dans l’UE, en réduisant la dépendance à l’égard des importations en provenance de pays tiers.

L’alliance numérique entre l’Union européenne, l’Amérique latine et les Caraïbes a été créée. Elle se concentre sur la construction d’infrastructures numériques, ainsi que sur la promotion de la connectivité et de l’innovation.


Sécurité

en progression

Une série de documents ayant fait l’objet d’une fuite, les « Vulkan files », révèle les tactiques de cyberguerre de la Russie contre des adversaires tels que l’Ukraine, les États-Unis, le Royaume-Uni et la Nouvelle-Zélande. L’équipe ukrainienne d’intervention en cas d’urgence informatique (CERT-UA) a enregistré une recrudescence des cyberattaques contre l’Ukraine depuis le début de l’année.

Un nouveau rapport d’Europol tire la sonnette d’alarme quant à l’utilisation abusive potentielle de grands modèles linguistiques (tels que ChatGPT, Bard, etc.). Les forces de l’ordre internationales ont saisi le Genesis Market du dark web, populaire pour la vente de produits numériques aux cybercriminels.
La National Cyber Force (NCF) du Royaume-Uni a dévoilé les détails de son approche en matière d’opérations cybernétiques responsables.


Infrastructure

neutre

Des sociétés de télécommunications chinoises publiques investissent 500 millions de dollars dans la construction de leur propre réseau de câbles Internet sous-marins à fibre optique, afin de concurrencer un projet similaire soutenu par les États-Unis, dans le cadre de la guerre technologique à laquelle se livrent les deux pays.

L’ICANN, l’organisation responsable de la gestion du registre d’adresses de l’Internet, se prépare à lancer une nouvelle série de gTLD.

Commerce électronique et économie de l’Internet

neutre

Un groupe de haut niveau a été créé pour fournir à la Commission européenne des conseils et une expertise concernant la mise en œuvre et l’application de la loi sur les marchés numériques (DMA).

Le Brésil va imposer de nouvelles mesures fiscales pour lutter contre la concurrence déloyale des géants asiatiques du commerce électronique et limiter les avantages fiscaux accordés aux entreprises.


Les droits numériques

en progression

L’Organisation des États ibéro-américains (OEI) a adopté la Charte ibéro-américaine des principes et des droits dans l’environnement numérique afin de garantir l’inclusion dans les sociétés de l’information par l’exercice des droits de l’Homme fondamentaux.

Un organisme de surveillance britannique a infligé une amende de 16 millions de dollars à TikTok pour avoir collecté des données sur des enfants sans le consentement de leurs parents. Une ONG portugaise a poursuivi TikTok pour avoir permis à des enfants de moins de 13 ans de s’inscrire sans autorisation parentale et sans protection adéquate.


La politique de contenu

en progression

Google ne bloquera plus les contenus d’information au Canada, ce qu’il faisait temporairement en réponse à un projet de réglementation qui obligerait les plateformes Internet à rémunérer les entreprises de médias canadiennes pour la mise à disposition de contenus d’information. Dans le même temps, Meta a annoncé qu’il mettrait fin à l’accès aux contenus d’information pour les utilisateurs canadiens si les règles étaient introduites sous leur forme actuelle.

Les premiers ministres de la Moldavie, de la République tchèque, de la Slovaquie, de l’Estonie, de la Lettonie, de la Lituanie, de la Pologne et de l’Ukraine ont signé une lettre ouverte appelant les entreprises technologiques à contribuer à la lutte contre la diffusion de fausses informations.


Juridiction et les questions juridiques

neutre

Un juge américain a décidé que le programme de prêt de livres numériques de l’Internet Archive violait les droits d’auteur, ce qui pourrait constituer un précédent juridique pour les futures bibliothèques en ligne.

Le Bureau de l’information du Conseil d’État chinois (SCIO) a publié un livre blanc récapitulant les lois et réglementations du pays en matière d’Internet.
Les autorités de régulation britanniques ont revu leur position sur l’acquisition d’Activision Blizzard par Microsoft, alors qu’elles craignaient auparavant que cette opération ne nuise à la concurrence dans le secteur des jeux pour consoles.


Les nouvelles technologies

en progression

L’Italie a imposé une limitation d’utilisation (temporaire) à ChatGPT, le chatbot basé sur l’IA.

L’UNESCO a appelé les gouvernements à mettre en œuvre immédiatement sa recommandation sur l’éthique de l’intelligence artificielle.

Les législateurs français ont adopté un projet de loi visant à utiliser une technologie de surveillance basée sur l’IA pour assurer la sécurité des Jeux olympiques de Paris en 2024.

Le Japon a annoncé de nouvelles restrictions sur les exportations d’équipements de fabrication de puces vers les pays qui présentent des risques pour la sécurité.

En bref

Mettre en place des barrières de sécurité pour les données

TikTok est devenu la cible de critiques de la part de plusieurs pays en raison de problèmes liés à la confidentialité des données et à la sécurité nationale. Le cœur du problème semble résider dans la propriété de TikTok par la société chinoise ByteDance, car la loi chinoise de 2017 sur le renseignement national exige des entreprises qu’elles contribuent au travail des services de renseignement de l’État, ce qui suscite des craintes quant au transfert des données des utilisateurs vers la Chine. En outre, certains craignent que le gouvernement chinois n’utilise la plateforme à des fins d’espionnage ou à d’autres intentions malveillantes. Plusieurs pays ont poursuivi TikTok en justice pour avoir exposé des enfants à des contenus préjudiciables et à d’autres pratiques susceptibles de porter atteinte à leur vie privée.

TikTok a tenté d’apaiser les craintes de deux leaders mondiaux en matière de réglementation technologique : les États-Unis et l’Union européenne. L’entreprise s’est engagée à transférer les données américaines aux États-Unis dans le cadre du projet Texas. La sécurité des données européennes serait assurée par le projet Clover, qui comprend des passerelles de sécurité qui détermineront l’accès aux données et les transferts de données en dehors de l’Europe, un audit externe des processus de données par une société de sécurité européenne tierce et de nouvelles technologies de renforcement de la protection de la vie privée.

Le mois dernier, la Belgique, la Norvège, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la France, la Nouvelle-Zélande et l’Australie ont publié des lignes directrices interdisant l’installation et l’utilisation de TikTok sur les appareils gouvernementaux. L’interdiction envisagée par le Japon est plus générale : les législateurs proposeront d’interdire les plateformes de médias sociaux si elles sont utilisées pour des campagnes de désinformation.

Le témoignage très médiatisé du PDG de TikTok, Shou Chew, devant le Congrès américain n’a pas permis à l’entreprise d’obtenir une grande faveur juridique aux États-Unis : les législateurs ne sont toujours pas convaincus que TikTok n’est pas dépendante de la Chine. Il semble que les États-Unis vont adopter une loi (très probablement la loi RESTRICT) visant à interdire l’application. La bataille risque d’être rude : les critiques soutiennent que l’interdiction de TikTok pourrait violer les droits du premier amendement et créerait un dangereux précédent en limitant le droit à la liberté d’expression en ligne. Une autre option est la cession, par laquelle ByteDance vendrait les activités américaines de TikTok à une entité détenue par les États-Unis.

Qu’en pense la Chine ?

Début mars, la Chine a violemment critiqué les États-Unis : le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, a déclaré : « Nous demandons aux institutions et aux personnes américaines concernées de se débarrasser de leur parti pris idéologique et de leur mentalité de guerre froide à somme nulle, de considérer la Chine et les relations sino-américaines sous un angle objectif et rationnel, de cesser de présenter la Chine comme une menace en citant des informations erronées, de cesser de dénigrer le parti communiste chinois et de cesser d’essayer de marquer des points politiques aux dépens des relations sino-américaines. » M. Ning a ajouté : « Comment les États-Unis, première superpuissance mondiale, peuvent-ils être aussi peu sûrs d’eux-mêmes pour craindre à ce point l’application préférée d’un jeune ? »

M. Ning a également critiqué l’UE au sujet de la restriction imposée à TikTok, notant que l’Union devrait « respecter l’économie de marché et la concurrence loyale, cesser d’exagérer et d’abuser du concept de sécurité nationale, et fournir un environnement commercial ouvert, équitable, transparent et non discriminatoire à toutes les entreprises ». Des remarques similaires ont été répétées à la mi-mars par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Wang Wenbin.

Alors que les informations selon lesquelles les États-Unis exigeraient une cession ont été confirmées par un représentant de TikTok, M. Wenbin a également fait remarquer que « les États-Unis n’ont pas encore démontré, preuves à l’appui, que TikTok menace leur sécurité nationale » et qu’« ils devraient cesser de répandre des informations erronées sur la sécurité des données ».

Le ministère chinois du Commerce a tracé une ligne dans le sable : le Gouvernement chinois s’opposerait à la vente ou à la cession de TikTok conformément aux règles d’exportation de la Chine pour 2020. Ces remarques ont été faites le jour même où M. Chew a témoigné devant le Congrès, ce qui jette un doute supplémentaire sur l’indépendance de TikTok par rapport au gouvernement chinois.

La Chine a également fait des « démarches solennelles » auprès de l’Australie au sujet de l’interdiction australienne de TikTok sur les appareils gouvernementaux.

Quelle perspective d’avenir pour TikTok ?

Etre  optimiste et espérer que l’application ne soit pas interdite ne pourrait pas suffire. Aux États-Unis, le sort de TikTok sera probablement décidé par les tribunaux. Il y a de fortes chances que les autres pays mentionnés dans cet article fassent de même.

Le modèle GPT-4 : repousser les limites, soulever des inquiétudes

Le monde de l’IA a connu une multitude de développements passionnants en mars. Si l’arrivée de GPT-4 promet de porter le traitement du langage naturel et la reconnaissance d’images à de nouveaux sommets, les préoccupations soulevées par l’initiative « Pause Giant AI Experiments », une lettre ouverte sur les implications éthiques des expériences d’IA à grande échelle, ne peuvent être ignorées.

OpenAI a annoncé le développement de GPT-4, un grand modèle multimodal qui peut traiter à la fois du texte et des images en tant qu’entrées. Cette annonce marque une étape importante dans l’évolution des modèles GPT, les modèles GPT-3 et GPT-3.5 étant limités au traitement du texte. La capacité de GPT-4 à traiter des modalités multiples élargira les possibilités de traitement du langage naturel et de reconnaissance d’images, ce qui ouvrira de nouvelles perspectives pour les applications d’intelligence artificielle. Cette évolution ne manquera pas de susciter beaucoup d’intérêt et d’impatience, car la communauté de l’IA attend des précisions sur les capacités de GPT-4 et son impact potentiel dans ce domaine.

Avec la capacité de traiter 32 000 tokens de texte, contrairement à GPT-3, qui était limité à 4 000 tokens, GPT-4 offre des possibilités accrues pour la création de contenus longs, l’analyse de documents et les conversations approfondies (la tokenisation est un moyen de séparer un morceau de texte en unités plus petites appelées « tokens » ; ici, les tokens peuvent être des mots, des caractères ou des sous-mots). Le dernier modèle, GPT-4, est capable de traiter et de générer de longs passages de texte. Il a obtenu des résultats impressionnants lors d’une série de tests de certification académique et professionnelle, tels que le LSAT, le GRE, le SAT, les examens d’AP et une simulation d’examen du barreau.

Ce qui a suscité une grande controverse parmi le public, c’est le fait que le nombre de paramètres du modèle et les informations sur les données d’entraînement n’ont pas été rendus publics, que le document de recherche publié par les développeurs n’offre pas beaucoup d’informations, et que même les fonctionnalités annoncées ne sont pas encore disponibles. En outre, l’accès à GPT-4 est limité à ceux qui s’inscrivent sur la liste d’attente ou s’abonnent au service premium ChatGPT Plus.

Ce buzz a apparemment été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase pour beaucoup. Peu de temps après, un groupe de chercheurs en IA, dont Elon Musk et Steve Wozniak, a signé l’initiative « Pause Giant AI Experiments », une lettre ouverte exhortant les laboratoires d’IA à freiner. La lettre appelle à une interdiction mondiale de la formation de systèmes d’IA plus puissants que GPT-4. Elle s’inquiète du risque que l’IA devienne une « menace pour l’existence de la civilisation humaine ». Elle souligne que l’IA pourrait être utilisée pour créer des armes autonomes et « surpasser le contrôle humain ». La lettre poursuit en suggérant que l’IA pourrait éventuellement devenir si puissante qu’elle pourrait créer une superintelligence qui surpasserait les êtres humains.

Les signataires ne sont pas les seuls à avoir des craintes. Stephen Hawking a prévenu que l’IA pourrait éventuellement « sonner le glas de la race humaine ». Même Bill Gates a déclaré que certains risques existaient. Toutefois, M. Gates a également affirmé (ce qui n’est pas surprenant, puisque OpenAI est soutenue par Microsoft) qu’une pause dans le développement de l’IA ne résoudrait pas les problèmes et qu’une telle pause serait difficile à mettre en œuvre.

La lettre ouverte a relancé le débat au sein de la communauté scientifique et technologique sur l’importance d’un développement responsable de l’IA, notamment en répondant aux préoccupations concernant les préjugés, la transparence, les suppressions d’emplois, la protection de la vie privée et le risque de militarisation de l’IA. Les pouvoirs publics et les entreprises technologiques ont un rôle important à jouer dans la réglementation de l’IA, notamment en définissant des lignes directrices éthiques, en investissant dans la recherche sur la sécurité et en assurant la formation des personnes travaillant dans ce domaine.

Cet article vous est présenté par le AI and Data Lab de Diplo. Ce laboratoire suit de près l’évolution du journal de l’IA, mène des expériences telles que « l’IA peut-elle battre l’intuition humaine ? », et crée des applications telles que ce rapport.

À Diplo, nous discutons également de l’impact de l’IA sur notre avenir dans le cadre d’une série de webinaires. Rejoignez-nous le 2 mai pour discuter de l’éthique et de la gouvernance de l’IA d’un point de vue non occidental.

Quoi de neuf concernant les négociations sur la cybersécurité ?

Le groupe de travail à composition non limitée (GTCNL) des Nations unies sur la cybersécurité a tenu sa quatrième session de fond. Nous vous en présentons les grandes lignes ci-dessous.

Menaces existantes et potentielles. Les risques liés à la chaîne d’approvisionnement, l’utilisation d’instruments alimentés par l’IA, les rançongiciels et les retombées des cyberattaques russes sur l’Ukraine, qui ont affecté les infrastructures en Europe, ont été mentionnés, parmi d’autres menaces, au cours de la session. Le Kenya a proposé de créer un répertoire des Nations unies sur les menaces communes. L’UE a proposé de formuler une position commune sur les rançongiciels, et la République tchèque a proposé une discussion plus détaillée sur le comportement responsable des États dans le développement de nouvelles technologies.

Règles, normes et principes. La Russie et la Syrie ont fait valoir que les règles non contraignantes existantes ne réglementent pas efficacement l’utilisation des TIC pour prévenir les conflits interétatiques et ont proposé de rédiger un traité juridiquement contraignant. D’autres pays (comme le Sri Lanka et le Canada) ont critiqué cette proposition. L’Égypte a fait valoir que l’élaboration de nouvelles normes n’entrait pas en conflit avec le cadre normatif existant.

Droit international (DI). La plupart des États ont réaffirmé l’applicabilité du droit international à l’espace cybernétique, mais certains (Cuba, Inde, Jordanie, Nicaragua, Pakistan, Russie, Syrie…) ont fait valoir que l’applicabilité automatique était prématurée et ont soutenu une proposition de traité juridiquement contraignant. La Russie a présenté un concept actualisé de la « Convention des Nations unies sur la garantie de la sécurité internationale de l’information », avec la Biélorussie et le Nicaragua comme co-parrains. La plupart des États ne sont pas favorables à l’élaboration d’un nouvel instrument juridiquement contraignant.

En ce qui concerne le droit international humanitaire (DIH), l’UE et la Suisse ont affirmé son applicabilité ; toutefois, la Russie et le Belarus ont refusé l’application automatique du DIH dans le cyberespace, invoquant l’absence de consensus sur ce qui constitue une attaque armée.

Les principes de la Charte des Nations unies et le respect des obligations des États ont également été discutés pour la première fois, nous semble-t-il. La plupart des États ont également soutenu la proposition canado-suisse d’inclure ces sujets, le règlement pacifique des différends, le DIH et la responsabilité de l’État dans le programme de travail du GTCNL en 2023. 

Mesures de confiance (CBM). Certaines délégations ont appelé à une participation plus active des organisations régionales afin qu’elles partagent leurs expériences au sein du GTCNL. Il y a également eu un large accord pour établir un répertoire des points de contact (POC), bien que les États aient continué à discuter de qui devrait être nommé comme POC (agences ou personnes particulières), quelles fonctions ils devraient avoir, etc.

Renforcement des capacités. Certains pays ont souligné que le programme d’action visant à promouvoir un comportement responsable de l’État sera le principal instrument pour structurer les initiatives de renforcement des capacités. L’Iran a souligné que l’UIT pourrait être un forum permanent de coordination à cet égard. Cuba a soutenu cette idée.

Les États ont également discuté du contenu de la proposition indienne sur le portail mondial de coopération en matière de cybersécurité. Singapour et les Pays-Bas ont toutefois rappelé les portails de coopération existants, tels que les cyberportails de l’UNIDIR et du GFCE.

Un dialogue institutionnel régulier. Les partisans du Programme d’action ont souligné la complémentarité du GTCNL et du Programme d’action. Certains États ont évoqué la possibilité de discuter de normes cybernétiques supplémentaires dans le cadre du Programme d’action, si nécessaire, et ont demandé que le GTCNL consacre une session au Programme d’action. La Chine a fait remarquer que les États qui ont soutenu la résolution sur le programme d’action sapent le statut du GTCNL. La Russie, la Biélorussie et le Nicaragua ont proposé un organe permanent doté de mécanismes d’examen comme alternative au Programme d’action. Certains États ont toutefois prévenu que des pistes de discussion parallèles nécessiteraient davantage de ressources.

Prochaines étapes. Le président prévoit d’organiser une réunion virtuelle informelle à la fin du mois d’avril pour que les répertoires régionaux de POC puissent partager leurs expériences. Le deuxième document officieux révisé sur le répertoire de POC est attendu après. Une réunion entre les sessions sur l’IL et le dialogue institutionnel régulier se tiendra vers la fin du mois de mai. Le projet de rapport annuel de situation zéro est également attendu pour le début du mois de juin. Les États examineront le rapport annuel de situation lors de la 5e session de fond, qui se tiendra du 24 au 28 juillet 2023.Lisez notre rapport détaillé de la session.

Genève

Mise à jour des politiques de la Genève internationale

Forum du SMSI 2023 | 13–17 mars

L’édition 2023 du Forum du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) a comporté plus de 250 sessions explorant un large éventail de questions liées aux TIC pour le développement et à la mise en œuvre des lignes d’action du SMSI convenues en 2003. Le forum comprenait également un volet de haut niveau qui soulignait, entre autres, l’urgence de faire progresser l’accès à l’Internet, sa disponibilité et son caractère abordable en tant que moteurs de la numérisation, ainsi que l’importance d’encourager la confiance dans les technologies numériques. L’événement a été accueilli par l’UIT, et organisé conjointement avec l’UNESCO, la CNUCED et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). D’autres résultats du forum seront publiés par l’UIT sur la page dédiée. 

Le dernier jour du forum, le Diplo et la Geneva Internet Platform (GIP), ainsi que les missions permanentes de Djibouti, du Kenya et de la Namibie, ont organisé une session sur le renforcement des voix de l’Afrique dans les processus numériques mondiaux. Cette session a souligné la nécessité d’une coopération renforcée – à l’intérieur et à l’extérieur de l’Afrique – pour mettre en œuvre les stratégies de transformation numérique du continent et veiller à ce que les intérêts africains soient correctement représentés et pris en compte dans les processus internationaux de gouvernance numérique. Renforcer et développer les capacités individuelles et institutionnelles, coordonner les positions communes sur les questions d’intérêt mutuel, tirer parti de l’expertise des acteurs de divers groupes de parties prenantes, et assurer une communication efficace et efficiente entre les missions et les capitales sont quelques-unes des mesures suggérées pour garantir que les voix africaines sont pleinement et significativement représentées sur la scène internationale. Lisez les conclusions de la session.

La 1re session du GEG sur les LAWS (Lethal Autonomous Weapons Systems) | 6–10 mars

Le Groupe d’experts gouvernementaux (GEG) sur les technologies émergentes dans le domaine des systèmes d’armes autonomes létaux ( LAWS – Lethal Autonomous Weapons Systems) a tenu sa première session en mars. Au cours de cette réunion de cinq jours, le groupe s’est concentré sur les aspects suivants des technologies émergentes dans le domaine des LAWS : la caractérisation des LAWS (définitions et portée) ; l’application du DIH (interdictions et réglementations éventuelles) ; l’interaction homme-machine, le contrôle humain significatif, le jugement humain et les considérations éthiques ; la responsabilité et l’obligation de rendre des comptes ; les examens juridiques ; l’atténuation des risques et les mesures de confiance.

La 26e session de la Commission de la science et de la technologie au service du développement (CSTD) s’est tenue à Bruxelles | 27–31 mars

La 26e session de la CSTD a abordé (a) la technologie et l’innovation pour une production plus propre, plus productive et plus compétitive, et (b) la garantie de l’eau potable et de l’assainissement pour tous : une solution par la science, la technologie et l’innovation. 

Lors de la cérémonie d’ouverture, Rebeca Grynspan, secrétaire générale de la CNUCED, a fait une déclaration dans laquelle elle a insisté sur le fait que l’humanité se trouvait à un tournant décisif, entre défis mondiaux et possibilités technologiques. La secrétaire générale a souligné le déclin inquiétant du progrès humain global au cours des deux dernières années, qui met en péril nos objectifs d’avenir durable. La résolution de ces problèmes économiques, sociaux et environnementaux importants nécessite une action mondiale coordonnée.

La session a également été l’occasion de présenter le rapport 2023 sur la technologie et l’innovation, qui identifie les opportunités cruciales et les solutions à base de particules permettant aux pays en développement d’utiliser l’innovation pour une croissance durable.

À venir

À surveiller :
événements mondiaux en matière de politique numérique en avril

11–21 avril, Comité ad hoc sur la cybercriminalité (Vienne, Autriche)

La coalition numérique Partner2Connect (P2C) est une alliance multipartite visant à mobiliser des ressources, des partenariats et des engagements pour parvenir à une connectivité universelle et significative. Créée en 2021 par l’UIT, le projet de feuille de route numérique du Secrétaire général des Nations Unies et de l’Envoyé pour la technologie, la coalition a franchi des étapes importantes en 2022. La réunion annuelle, qui se tiendra au siège de l’UIT à Genève, en examinera les succès et les défis à ce jour, ainsi que les projets visant à connecter les personnes non desservies dans le monde entier.

13 avril, La GDC en profondeur : gouvernance de l’Internet (en ligne)

Les cofacilitateurs du Pacte mondial pour le numérique (PMN) organisent une série d’approfondissements thématiques afin de préparer les négociations intergouvernementales sur le PMN. La discussion du 13 avril portera sur la gouvernance de l’Internet. Au fur et à mesure que ces discussions détaillées se dérouleront, la GIP examinera la manière dont les thèmes principaux ont été abordés dans différents documents politiques clés. Visitez notre page dédiée dans le Digital Watch Observatory pour en savoir plus sur la façon dont les questions liées à la gouvernance de l’Internet ont été abordées dans ces documents.

24–27 avril, Forum mondial de l’ONU sur les données (Hangzhou, Chine)

Le Forum mondial des données des Nations unies fait progresser l’innovation en matière de données, encourage la coopération, génère un soutien politique et financier pour les initiatives en matière de données, et facilite les progrès vers l’amélioration des données pour le développement durable. Le forum se concentre sur les domaines thématiques suivants : innovation et partenariats pour des données de meilleure qualité et plus inclusives ; maximisation de l’utilisation et de la valeur des données pour une meilleure prise de décision ; construction de la confiance et de l’éthique dans les données ; tendances émergentes et partenariats pour développer l’écosystème des données.

24–27 avril, RSA (San Francisco, USA)

La conférence RSA 2023 se tiendra sur le thème « Plus forts ensemble », et proposera des séminaires, des ateliers, des formations, une exposition, des discours d’ouverture et des activités interactives.

29–30 avril, réunion des ministres du Numérique et de la Technologie du G7 2023 (Hangzhou, Chine)

La réunion des ministres du Numérique et de la Technologie du G7 abordera diverses questions liées à la numérisation, y compris les préoccupations émergentes et les changements dans l’environnement mondial des affaires numériques. Les ministres discuteront d’un cadre pour rendre opérationnelle la libre circulation des données en toute confiance (DFFT), en coopération avec le G7 et d’autres pays, tout en respectant les réglementations nationales, en améliorant la transparence, en garantissant l’interopérabilité et en promouvant les partenariats public-privé. L’opérationnalisation du DFFT devrait aider les PME et d’autres acteurs à utiliser en toute sécurité des données provenant du monde entier, ce qui leur permettra de développer des activités transfrontalières.